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Dernières infos
Cette rubrique contient les dernières informations et les derniers évènements mis en lumière par les Amis de la Commune.

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Né en Suisse, Théophile Steinlen n'a pas 20 ans lorsqu'il découvre Montmartre, en 1878. Trois ans plus tard, il rencontre I’ affichiste Adolphe Willette, qui lui ouvre les portes du cabaret du « Chat Noir » et du journal satirique du même nom, dont il dessinera la première couverture.
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Dès juin 1871 parurent de nombreuses publications hostiles à la Commune. Tandis que se déroulaient les procès qui visaient les principales têtes, ceux de ses membres qui avaient réussi à se réfugier à Londres, Bruxelles, Genève ou New York tentèrent de plaider leur cause en publiant leur version des faits. Jusqu’au seuil du XXe siècle, la voix des Communards ne s’est pas tue.
Jean Allemane (1843-1935) écrit en 1906 les Mémoires d’un communard, des barricades au bagne, Paris, 1906.
André Léo (en réalité Léodile Bera, 1824-1900) revient sur les évènements en exil : La guerre sociale : discours prononcé au Congrès de la paix à Lausanne (1871) par Mme André Léo (L. de Champceix), 1871
C’est d’exil, à Bruxelles, en 1878, que le proscrit Arthur Arnould (1833-1895) donne son Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, en 3 volumes (vol. 1 ; vol. 2 ; vol. 3 )
« Ancien représentant du peuple et doyen d’âge de la Commune de Paris », Charles Beslay (1795-1878) livre La vérité sur la Commune
Victorine Brocher (1838-1921), ambulancière sous la Commune, livre ses souvenirs : Souvenirs d'une morte vivante , 1848-1851 1870-1871, préfacée par Lucien Descaves.
Le général Gustave-Paul Cluseret (1823-1900), en publiant ses Mémoires en 1887, donne une justification de son rôle de commandement des troupes de la Commune
Gaston Da Costa (1850-1909), « condamné à mort par les Conseils de guerre versaillais » consacre après plus de trente ans 3 volumes à La Commune vécue : 18 mars-28 mai 1871 (vol. 1 ; vol. 2 ; vol. 3 )
Un des rares textes parus en 1871 à défendre la Commune et à qualifier Adolphe Thiers de « barbare » : Alphonse-Joseph-Antoine Vergès d'Esboeufs, (dit Baradat d'Esboeufs), La vérité sur le gouvernement de la Défense nationale, la Commune et les Versaillais , 1871
François Jourde, Souvenirs d’un membre de la Commune, 1877
Dès 1871, le Communard Gustave Lefrançais (1826-1901) livre de Genève son Étude sur le mouvement communaliste à Paris en 1871 ici dans le fac-simile de 1968) ; en 1896, il publie La Commune et la Révolution
Prosper-Olivier Lissagaray (1838-1901) raconte Les huit journées de mai derrière les barricades dès 1871 dans une édition bruxelloise; c’est également de son exil bruxellois qu’il donne en 1876 son Histoire de la Commune de 1871, dont la qualité a suscité plusieurs rééditions en France jusqu’à fin du XXe siècle, ici dans l’édition de 1896)
Dix ans après les faits ayant entraîné son incarcération, Charles Lullier (1838-1891) y revient en détail dans Mes cachots (1881)
Benoît Malon (1841-1893) déplore dès 1871 La troisième défaite du prolétariat français
Après plus d’un quart de siècle, Louise Michel (1830-1905) raconte La Commune
Elie Reclus (1827-1904) publie son journal de La Commune de Paris au jour le jour, 1871, 19 mars-28 mai
Le célèbre Henri Rochefort (1831-1913) lève en 1874 Un coin du voile : aperçu des événements de Paris
Les papiers posthumes du colonel Louis Rossel (1844-1871) font évidemment une large place à son rôle sous la Commune
Louis Séguin, avec Le ministère de la Guerre sous la Commune, 1879. L’ancien chef d’état-major de L. Rossel, délégué à la guerre de la Commune, peut livrer son témoignage de première main 8 ans après les faits
Plus de vingt ans après les faits, on peut lire en français l’ex-communard Pierre Vésinier qui explique Comment a péri la Commune
Maxime Vuillaume témoigne dès 1871 dans cette modeste publication périodique Hommes et choses du temps de la Commune
La répression de la Commune fut suivie, dès 1871, d’un grand nombre de publications hostile à ses acteurs. Parmi les jugements et témoignages de contemporains, dont la violente hostilité se montrait dès le titre, on citera, parmi une abondante production où les opinions prennent le pas sur l’objectivité :
Le professeur d’enseignement catholique Johanni Arsac (1836-1891), dans La guerre civile et la Commune de Paris en 1871 , s’en prend à l’ insurrection , à son « cortège de crimes et de scandales ».
Le journaliste Paul Bourde (1851-1914), sous le pseudonyme de Paul Delion, présente dès 1871 un dictionnaire très critique pour Les membres de la Commune et du Comité central
L’abbé Abraham –Sébastien Crozes (1806-1888), otage de la Commune, produit successivement deux témoignages : Récit historique , en 1872 ; Episode communal. L'abbé Crozes,... otage de la Commune, son arrestation, sa captivité, sa délivrance racontées par lui-même. Le capitaine fédéré Révol son libérateur. (ici dans la 4e édition de 1877)
Maxime Du Camp (1822-1894), dont la 1ere édition des Convulsions de Paris paraît de 1878 à 1880 (vol. 1) et (vol. 2), (ici dans l’édition de 1879-1880), s’y montre un adversaire résolu de la Commune.
Le journaliste conservateur Léonce Dupont (1828-1884) livre en 1881 ses Souvenirs de Versailles pendant la Commune , en déplorant le retour des amnistiés.
Louis Enault, Paris brûlé par la Commune, 1871 (couverture en couleur)
L’éditeur Arthème Fayard (1836-1895) se dissimule sous le pseudonyme de De la Brugère pour publier cette Histoire de la Commune comportant une abondante iconographie, reprise souvent de la presse du temps
Eugène Hennebert, Guerre des communeux de Paris : 18 mars-28 mai 1871 par un officier supérieur de l'armée de Versailles, 1871
Hippolyte Mailly et Charles Vernier, La Commune : série de portraits avec notice biographique : ses membres, ses délégués et ses journalistes, 1871 : 48 portraits-charges en couleurs, dont le parti pris est souligné par la mention « en vente chez les marchands de pétrole ».
Catulle Mendès (1841-1909), dans Les 73 journées de la Commune , 1871, livre le journal d’un « esprit sincère et sans parti-pris »qui, néanmoins, ne cache pas sa désapprobation.
Henry Morel dresse Le pilori des communeux, 1871 , où il promet des révélations. Son avant-propos est sans équivoque : « Écrire l'histoire des hommes de la Commune, c'était se vouer volontairement à une asphyxie morale, tant le bourbier où grouillaient ces êtres immondes était lourd de vapeurs pestilentielles et chargé de miasmes délétères ».
Edgar Rodrigues 1837-….) décrit la Commune comme un Carnaval rouge
Non sans moquerie, le dessinateur Bertall donne ces 40 lithographies en couleurs : Les Communeux, 1871 : Types, caractères, costumes, 1880
Jusqu’à nos jours, les opinions sur la Commune sont tranchées, et les historiens peinent à faire entendre la voix de l’objectivité. Entre les plaidoyers de membres exilés de la Commune et les accusations de leurs ennemis, il est encore utile de se référer à des documents « bruts » de l’époque, ou à des œuvres d’historiens, qui, le temps de l’apaisement venu, livrent des analyses dépassionnées.
Le journaliste Adolphe de Balathier Bragelonne , dans Paris insurgé : histoire illustrée des événements accomplis du 18 mars au 28 mai 1871 : pièces et documents recueillis au jour le jour a réuni 788 pages de textes et d’iconographie, où il a juxtaposé des extraits de la presse « rouge » à des article hostiles à celle-ci
Dès 1871, Paul Bizet publie sans aucune interprétation personnelle le compte-rendu du procès Rossel : 3e Conseil de guerre de Versailles. Affaire Rossel, rapport, interrogatoire, audition des témoins, réquisitoire, plaidoirie complète de Me Albert Joly,...
Le Dossier de la Commune devant les conseils de guerre est un recueil de rapports et de réquisitoires des principales affaires qui se sont déroulées devant la justice militaire dès juin 1871
Jean Jaurès, maître d’œuvre de la monumentale Histoire socialiste confie en 1901 à Louis Dubreilh (1862-1924), futur secrétaire général du Parti socialiste S.F.I.O., la rédaction de la partie consacrée à La Commune , aujourd’hui encore estimée des historiens.
Dès 1872, l’Assemblée nationale siégeant à Versailles livre les 3 épais volumes de ses conclusions de l’Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars (Tome I. Rapports ; Tome II. Dépositions des témoins ; Tome III. Pièces justificatives ) : malgré leur partialité, mine de documents.
Le républicain Louis Fiaux, avec Histoire de la guerre civile de 1871: le gouvernement et l'assemblée de Versailles, la Commune de Paris, 1879 formule un jugement pondéré.
De Jules Lemonnyer, Les journaux de Paris pendant la Commune : revue bibliographique complète de la presse parisienne du 19 mars au 27 mai constitue une source d’information majeure.
Bien qu’hostile à la Commune, Charles-Louis Livet, dans Le Journal officiel de Paris pendant la Commune (20 Mars-24 Mai 1871). Histoire. Extraits, fac-similé du dernier n° (24 Mai), 1871 restitue un document d’époque.
Les Murailles politiques françaises : depuis le 4 septembre 1870 :, constituées de fac-similés d'affiches édités par Armand Le Chevallier, Paris, 1873-1874 , contiennent de nombreux fac-similé d’affiches de la Commune, source de premier ordre ,
Camille Pelletan (1846-1915), plus tard ministre, entend , dans Questions d'histoire : le comité central et la Commune réfuter les « légendes » propagées par les adversaires de la Commune, en restant critique à son égard ; en 1880 dans La semaine de mai il reproduit les articles bien documentés eux aussi qu’il a donnés dans le quotidien la Justice .
Des compte-rendus livrés sans commentaire : Procès des membres de la Commune. Compte rendu "in extenso" des débats du conseil de guerre... Avec les portraits des accusés, 1871
Les séances officielles de l'Internationale à Paris pendant le siège et pendant la Commune, 1872
En 1897, La Revue blanche publie une enquête sur la Commune, constitué d’un questionnaire envoyé à des acteurs ou témoins des évènements encore vivants ; elle s’étend sur deux parutions (p. 219) Réponses de MM. HENRI ROCHEFORT. ERNEST DAUDET, ALPHONSE HUMBERT, XAVIER DE MONTÉPIN, RANG, LE DOCTEUR MARMOTTAN, HENRY MARET, EDOUARD LOCKROY, GASTON JOLLIVET, LOUIS LUCIPIA, PASCHAL GROUSSET, G. LEFRANÇAIS, CHAMPY, PINDY, VAILLANT, DEREURE, BRUNEL, VÉSINIER, CHAUVIÈRE, JEAN ALLEMANE, FAILLET, GIFFAULT, LE DOCTEUR BLANCHON, TH. DURET, LOUIS FIAUX, GEORGES RENARD, ELISÉE RECLUS, JEAN GRAVE, Mlle LOUISE MICHEL, MM. ALEXANDRE THOMPSON, EDMOND BAILLY, LE GÉNÉRAL DE GALLIFFET, et p. 356 GEORGES ARNOLD, J.-B. CLÉMENT, LÉO MELLIET, J. MARTELET, GASTON DA COSTA, VICTOR JACLARD, MAXIME VUILLAUME, Mme N***, MM. MARQUET DE VASSELOT, GEORGES PILOTELL, LOUIS ANDRIEUX, UN INSURGÉ LYONNAIS, MM. LISSAGARAY, NADAR
Une abondante et sérieuse iconographie : Armand Dayot (1851-1934),L'Invasion, Le siège, la Commune. 1870-1871. D'après des peintures, gravures, photographies, sculptures, médailles autographes, objets du temps...
Laurent Portes, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme
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Louise Michel, une femme libre au bagne, blog de la BNF
Romanesque, telle fut la vie de Louise Michel (1830-1905), fille illégitime d’un châtelain et de sa servante, tour à tour institutrice ; communarde ; artiste et poètesse ; bagnarde. Mais c’est avant tout la vie d’une femme libre, généreuse dans ses combats politiques et humains à qui Victor Hugo dédia un poème : Viro Major.
Figure féminine majeure de la Commune de Paris (18 mars 1871 – 28 mai 1871), Louise Michel est arrêtée en mai 1871 et doit répondre à plusieurs chefs d’inculpation, la condamnant à dix ans de réclusion au bagne en Nouvelle-Calédonie.
Un procès "original"
Ce qui marque dans tous les récits décrivant Louise Michel, c’est sa détermination, traduisant un caractère entier : « trente-six ans, chevelure abondante et noire ; front découvert, regard étincelant, nez effilé, sourire narquois, attitude énergique ; tel est, en raccourci, Louise Michel ». Les commentateurs n’hésitent pas à rapprocher ses traits de caractère de ceux d’un homme « d’une extrême dureté », ou « d’une louve assoiffée de sang » dont le « cœur [est] de marbre » (L’univers, 18 décembre 1871).
D’une façon plus ou moins appuyée, la presse déplore les « malheureuses conséquences » auxquelles une « femme peut être poussée quand elle veut mettre les pieds sur le terrain brûlant de la politique », contraire au « rôle que la nature et les lois sociales ont tracé à la femme » (Le Gaulois, 18 décembre 1871).
Pendant son procès qualifié d’« un […] des plus origina[aux] qui se soient déroulé[s] devant les conseils de guerre », Louise Michel assume pleinement la responsabilité de tous ses actes mais ne souhaite pas se défendre : « je ne veux ni me défendre, ni être défendue ; j’appartiens à la Révolution sociale et j’accepte la responsabilité de mes actes ! » (Louise Michel devant le 6ème Conseil de guerre : son arrestation par elle-même dans une lettre au citoyen Paysant).
La presse retrace son parcours d’institutrice devenue militante, rappelant les charges qui pèsent sur elle : « 1 – attentat ayant pour but de changer le gouvernement ; 2 – excitation à la guerre civile ; 3 – port d’armes apparentes et d’uniforme militaire ; usage de ses armes ; 4 – faux en écriture ; 5 – usage de faux ; 6 – complicité, par provocation et machination, d’assassinat de personnes retenues, soi-disant, comme otages par la Commune ; 7 – complicité d’arrestations illégales, suivies de tortures et de mort ». Cependant, le Conseil de guerre ne retiendra que celui de « port d’armes apparentes et d’uniforme militaire avec usage de ses armes ». Bien que Louise Michel demande à être tuée comme ses frères du camp de Satory, c’est la déportation dans une enceinte fortifiée qui sera retenue.

L'incarcération en France
Louise Michel va être incarcérée à différents endroits avant son départ pour la Nouvelle-Calédonie. D’abord au camp de Satory à Versailles, entre mai et novembre 1871, où certains de ses compagnons d’infortune de la Commune seront exécutés dont Théophile Ferré, son grand ami. De décembre 1871 à août 1873, elle sera incarcérée à l’Abbaye d’Auberive en Haute-Marne, transformée pour l’occasion en prison.
Pendant qu’elle attend sa déportation en Nouvelle-Calédonie, Louise s’ennuie et écrit dès qu’elle peut. Le livre des morts, La conscience et La femme à travers les âges : autant de textes dont Louise Michel parle dans ses Mémoires ou Histoire de ma vie : seconde et troisième parties (Londres, août 1904), et qui nous permettent de mesurer l’intensité de son activité littéraire.
Malheureusement, ces textes sont aujourd’hui disparus et seul Le livre du jour de l’an : historiettes, contes et légendes pour enfants, publié en 1884, subsiste de cette période troublée.
De nombreuses lettres autographes datant de cette période de détention nous renseignent également sur l’état d’esprit et les émotions de Louise Michel, toujours soucieuse du bien-être des autres avant le sien. S’adressant à ses amis comme dans cette lettre à Théophile Ferré qui occupe beaucoup ses pensées depuis son exécution ou à l’Abbé Folley, aumônier des prisons, afin qu’il donne de ses nouvelles à sa mère ou pour qu’il plaide la libération d’une autre détenue, Louise Michel écrit également à ses ennemis comme au Capitaine Briot, substitut du rapporteur au 4e Conseil de guerre ou le Colonel Gaillard. Mais c’est dans ses poèmes que Louise Michel nous transmet le mieux sa verve révolutionnaire doublé d’un talent littéraire indéniable. Toute la force des convictions qui l’anime transparait dans des poèmes comme Chant de mort à mes frères ou Eternité.
Au bagne en Nouvelle-Calédonie
Le 10 août 1873, elle embarque sur le bateau Virginie qui l’emmène en Nouvelle-Calédonie pour une traversée longue de 4 mois. Un de ses compagnons de route sera le célèbre Henri Rochefort, déporté comme elle pour son implication dans la Commune de Paris.
Entre le 10 décembre 1873 et le 11 juillet 1880, Louise Michel purge sa peine, loin de Paris. D’abord à la presqu’île Ducos, dans le camp de Numbo, une enceinte fortifiée pour les prisonniers politiques qui, comme elle, ont été les instigateurs de la Commune de Paris. Louise, comme les dix-sept femmes qui l’accompagnent, doit en réalité purger sa peine sur l’île de Bourail, plus accueillante et confortable que Ducos. Mais par solidarité avec les autres prisonniers masculins, elle demande pour elle et ses compagnes d’être traitée comme un homme. S’illustrant par une force de caractère bien trempé, les gardes finissent par lui donner raison. Elle sera ensuite transférée à la baie de l’Ouest, et pour finir à Nouméa où elle vit libre.
Dans cet exil forcé long de sept ans, Louise Michel se comporte une fois encore d’une façon « originale ».
Comme ethnologue d’abord. Seule contre la majorité de ses co-détenus et de l’administration pénitentiaire, elle sympathise avec les autochtones et recueille leurs chansons, leurs langues et leurs coutumes. Ce travail se traduira par la publication en 1885 à son retour en France de Légendes et chansons de gestes canaques : avec dessins et vocabulaires en collaboration avec Charles Malato, jeune déporté de 17 ans arrivé au bagne avec ses parents. Elle sera également l'une des rares personnalités européennes à prendre la défense des Kanaks lors des révoltes de 1878, perçus le plus souvent comme une population de sauvages incontrôlables (Le Gaulois, 30 septembre 1878). Son idéal révolutionnaire ne supportera pas la souffrance de ce peuple auquel on subtilise sa terre et ses droits ancestraux.
Ensuite comme botaniste. Passionnée par le vivant, Louise Michel élève et recueille toute sorte d’animaux tout en ne se lassant pas de décrire et de dessiner une nature luxuriante. Puis comme institutrice, l’éducation étant, selon elle, le seul moyen d’armer les populations pour combattre toute forme d’asservissement.
Le 16 octobre 1879, elle refuse une remise de peine par solidarité pour ses compagnons aussi déportés. Il faut que cette « amnistie soit totale ou [elle] ne sera pas ».
L'amnistie et le retour
Le 11 juillet 1880, une amnistie générale pour tous « les individus condamnés pour avoir pris part aux évènements insurrectionnels de 1870-1871 » est signée. Louise Michel rentre triomphalement à Paris le 9 novembre 1880 (La Justice, 11 novembre 1880) où une foule de vingt-mille personnes l’attend à la Gare St-Lazare ! Ironie du sort pour celle qui fût si souvent critiquée pendant la Commune de Paris : voici qu’on la nomme « Louise la bien-aimée » (Le Figaro, 10 novembre 1880). Mais Louise, peu soucieuse de ce triomphe, s’empresse d’aller voir sa mère souffrante.
Louise Michel à son retour de Nouvelle-Calédonie
Avant de reprendre son combat politique en parcourant la France entière pour s’exprimer dans différents meetings où sa poésie révolutionnaire peut se résumer par cette citation : « la Révolution sera la floraison de l’humanité, comme l’amour est la floraison du cœur » (Mémoires ,1886). Adulée ou détestée, Louise Michel ne laissera personne indifférent et ce, jusqu’à sa mort en 1905 (L'Aurore, 10 janvier 1905).