Après un an et demi de travaux, le musée consacré à Arthur Rimbaud, à Charleville-Mézières (Ardennes), sa ville natale, a rouvert ses portes l’été dernier. Campé sur un bras de la Meuse, le moulin de Charleville est un bel édifice du XVIIe siècle, dont l’élégante architecture de pierre et de brique ferme la perspective ouverte depuis la célèbre place Ducale.
Il est situé en face de la « Maison des ailleurs », où résida la famille Rimbaud entre 1869 et 1875, période d’écriture de son œuvre. Musée d’art et tradition populaire en 1960, le moulin accueillera, neuf ans plus tard, les premières collections consacrées au poète de Charleville.
Sa rénovation, qui a duré dix-huit mois, a été confiée aux architectes Julien Abinal et Edouard Ropars, associés au plasticien Claude Lévêque et à l’écrivain Stéphane Bouquet. Le projet comprend trois espaces : le grenier rassemblant les archives sur le jeune Rimbaud, une première travée allégée de ses planchers sur trois niveaux et le « Wasserfall », une arche de franchissement de la Meuse mise en lumière, créant des reflets tourbillonnants visibles de l’extérieur du moulin. Le nouveau parcours muséographique inclut la place centrale de l’île, un café littéraire et deux espaces consacrés aux expositions temporaires.
La première, intitulée « Ceux de la poésie vécue », est un hommage rendu à une vingtaine de poètes du XXe siècle par l’artiste plasticien Ernest Pignon-Ernest. L’auteur de la célèbre affiche, représentant Rimbaud en jean, en avait collé des dizaines sur les murs entre Charleville et Paris.
JOHN SUTTON