Le rendez-vous du 18 mars.

Le vendredi 18 mars 2011 a commencé la célébration du 140e anniversaire de la Commune de Paris. L’affiche réalisée par Ernest Pignon-Ernest, présent parmi nous ce jour-là, annonçait cet événement à la fois festif et revendicatif. Des stands proposaient des souvenirs, livres, brochures sur la Commune que les visiteurs ont pu acquérir tout en engageant le dialogue avec nos adhérents qui répondaient à toutes les questions. Nos amis de l’association Louise Michel de la Haute-Marne présentaient aussi leurs activités ; une valise pédagogique était tenue à la disposition des enseignants.

Les animations.

Riton-la-Manivelle qui avait donné le ton avec son orgue de Barbarie, remportant toujours le même succès auprès des passants, a su orchestrer au mieux, malgré le mauvais temps, les prestations des musiciens, chanteurs et conteurs qui interprétaient des œuvres traditionnelles et modernes sous forme de slam, de rock, de chansons et de poèmes. La place s’est teintée du rouge des parapluies communards, et la foule des centaines d’amis venus pour l’occasion a assisté aux animations données sur scène. Les poèmes dits par Sarah Sebbag ont précédé la pièce de théâtre, création originale d’une trentaine de minutes, mise en scène par Carole Trébor et Richard Fériot, interprétée par des artistes professionnels et amateurs dont des Amis de la Commune. Les auteurs ont imaginé un dialogue entre Marianne, une jeune femme d’aujourd’hui, et Auguste, son arrière-grandoncle, mort en 1871. Huit tableaux racontent la période comprise entre la fin du Second Empire, le 4 septembre 1870, et la date du vote de la loi d’amnistie, le 12 juillet 1880. Tour à tour, sont évoqués la misère des prolétaires parisiens, le siège de Paris par les Prussiens, l’insurrection populaire du 18 mars 1871, la proclamation de la Commune le 28 mars, l’œuvre moderne toujours actuelle de la Commune, la répression versaillaise, et l’amnistie qui permet aux anciens communards de revenir en France après neuf années d’exil ou de déportation.

Une pétition à signer.

Ce fut ainsi l’occasion pour nos présidents Claudine Rey et Jean-Louis Robert de rappeler que l’amnistie n’efface pas les peines de justice. Dans son allocution, Claudine a de plus souligné l’extraordinaire modernité de la Commune, son esprit démocratique et la justice sociale qu’elle a voulu mettre en place, sa fraternité et sa laïcité. Elle a déclaré que le silence pèse toujours sur les actions des communards qui voulaient une république ne supportant pas le monde des « sans droits ». L’appel a été lancé pour demander la réhabilitation des communards en signant une pétition, présentée pour la première fois au public.

Ce soir-là, plus de six cents personnes avaient déjà signé. La chorale populaire de Paris et Les Szgaboonistes étaient présents. L’ardeur des jeunes rockers du groupe Bernie leur a donné l’élan de jouer quelques morceaux sous la pluie, en fin de journée. Cette soirée fut l’occasion de mieux faire connaître l’histoire et les idéaux de la Commune, de lancer les différentes célébrations qui auront lieu tout au long de l’année 2011, et de clamer avec force qu’il faut absolument réhabiliter les communards oubliés, toujours considérés, au nom de la loi, comme coupables de crimes. Oui, il faut les réhabiliter : de toutes nos forces unies, avec détermination, demandons cette réhabilitation !

Michèle Camus

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