En juin dernier, la majorité sortante a été rejetée. Rappelons que notre association avait écrit au président Sarkozy une lettre dénonçant les graves menaces contre la laïcité qu’annonçaient ses discours qui s’en prenaient aux instituteurs laïques. Nous avions pu contribuer à stopper cette offensive. Mais le régime n’en avait pas moins mis en oeuvre une action qui a gravement nui à l’école. Pour ceci, et bien d’autres raisons, nous ne pouvons que nous réjouir de cette défaite de la majorité sortante.

Toutefois des facteurs négatifs ressortent aussi des élections. Une abstention de près de 50% lors des législatives va accentuer la personnalisation du pouvoir dont se méfiaient les communards. D’ailleurs, la Commune s’était refusé à avoir un président… Mais surtout cette abstention dénote une crise de la démocratie. Elle exprime que l’élection seule ne suffit pas à exprimer la souveraineté du peuple. L’urgence est grande de réfléchir à ce pouvoir permanent du peuple que fut la Commune. Le contrôle et la possible révocation des élus, l’implication citoyenne dans les assemblées de base, autant de chemins ouverts par la Commune. Sans doute les temps ont changé, il n’y avait ni télévision, ni internet, mais l’idée est toujours vivante.

Mur 2012
Montée au Mur des Fédérés mai 2012

Un autre point négatif est la présence de racisme et de xénophobie dans une part des classes populaires. Les communards étaient patriotes. Le peuple de Paris avait défendu sa ville avec ardeur. Mais ce patriotisme s’associait avec le sentiment d’appartenir à une république universelle, à la fraternité humaine, au combat international pour la justice sociale. C’est ce sens que prit la décision de valider l’élection de Léo Fränkel, l’ouvrier hongrois. Souvenons-nous aussi de l’action culturelle de la Commune.

« L’art doit concourir jusqu’aux plus humbles communes à l’inauguration du luxe communal et aux splendeurs (…) de la République universelle  »

déclara la Fédération des artistes. Oui, il faut donner partout à la culture sa vraie place, jusqu’aux coins les plus reculés du pays.

Enfin, les marchés (les possesseurs du capital financier) conservent des forces considérables dans l’économie et dans les médias dominants. Là aussi il y a à réfléchir sur l’apport de la Commune, de la réquisition des ateliers abandonnés à des formes d’autogestion ouvrière. Sans doute la Commune n’a pas touché aux banques, mais elle avait des projets pour réorganiser un crédit public et coopératif qui échapperait aux puissances financières et permettrait un redémarrage de l’économie.

Considérons alors mieux notre action pour la réhabilitation des communards, son actualité et son urgence. Notre pétition a recueilli des milliers de signatures. Nous allons agir auprès des nouvelles autorités pour demander la prise en compte de son contenu, mais nous organiserons aussi de grandes initiatives pour faire vivre toujours plus les idéaux de la Commune.
Retrouvons-nous nombreux à ces manifestations, à commencer par notre fête de la Commune !

JEAN-LOUIS ROBERT

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