Lundi 27 janvier 2014, en fin de matinée et en toute discrétion – neutralité électorale oblige – mais en présence d’une cinquantaine d’adhérents de notre association, se déroulait l’inauguration de la plaque en l’honneur des élus du IXe arrondissement qui administrèrent et firent office de maires sous la Commune de Paris en 1871.
Devant l’escalier d’honneur, avec pour écrin une exposition sur les femmes de la Commune de Paris et le drapeau de la Commune, en présence de M. le maire Jacques Bravo, de Mme Pauline Véron, de Claudine Rey et de Jean-Louis Robert, Marc Lagana, responsable de la commission Culture, prend la parole pour l’Association.
Il salue et remercie le maire et les responsables du Ixe de leur initiative, et rappelle que notre association – la plus ancienne du mouvement social et ouvrier – fondée en 1882 par les communards de retour d’exil, perpétue la mémoire et les valeurs de la Commune et lutte contre son oubli annoncé.
« Le IXe arrondissement devint durant cette période un lieu d’expression démocratique et politique, notamment à travers les clubs : club de la Délivrance, église de la Trinité. La présence de 17 barricades, dont une tenue place Blanche par le bataillon des Femmes dirigées notamment par Nathalie Le Mel témoigne de l’engagement des citoyens du Ixe de défendre la Commune. C’est dans le square Montholon que fut arrêté Eugène Varlin, épuisé après une nuit d’âpres combats. Plus d’une centaine de communards se distinguèrent dans l’arrondissement, dont Arthur Rank ami de Gambetta et disciple de Blanqui, Ulysse Parent et Auguste Briosne. Nous les honorons tous aujourd’hui ».
M. Bravo, saluant l’auditoire, évoque avec émotion « les élus du IXe et le souvenir de la Commune, de sa proclamation commencée dans l’espoir et achevée dans le sang », dans une liberté de ton évoquant sans voile son admiration pour l’œuvre et la modernité des valeurs de la Commune. Rappelant les lieux emblématiques du IXe arrondissement : place Saint Georges – Hôtel Thiers, Montmartre, rue Auber, rue de Châteaudun, église de la Trinité, sous-sol de l’Opéra Garnier, mairie occupée par des bataillons de versailles, il loue le refus des communards de capituler face à la Prusse, face à l’armistice honteux signé avec Bismarck, et rappelle que ce mouvement populaire, porteur d’espoir et de démocratie, dura moins de trois mois, mais fit voter des lois novatrices comme la laïcité, la séparation de l’Église et de l’État, le droit au logement, le vote des étrangers,
« d’une modernité porteuse d’espoir dans la tentative de créer une ère nouvelle d’égalité ».
Puis M. le maire, Mme Véron, Claudine Rey et Jean-Louis Robert, procèdent au dévoilement de la plaque.
Le verre de l’amitié fut l’occasion de chanter le Temps des cerises et l’Internationale.
À l’heure des renoncements, rappelons que la Commune n’est pas morte. Vive la Commune !
CHARLES FERNANDEZ