Le comité du Berry pour le 150e anniversaire, a recréé une lec­ture-passion qui avait été don­née, alors que le comité existait mais sans existence statutaire, en novembre 2011, pour évoquer l’exécution de Louis-Nathaniel Rossel le 28 novembre 1871. Rossel qui fut, pendant quelques mois, capitaine de génie à Bourges en 1869-1870.

La Butte de Satory, parue en 1967, est une pièce de Pierre Halet (1924-1996), écrivain et auteur dramatique, poète du Val de Loire qui fut découvert par Gabriel Monnet, premier directeur de la Maison de la Culture de Bourges.

En 2021, le Comité du Berry, comme il y a 10 ans, s’est associé à des comédiens amateurs au talent reconnu, pour redonner vie à cette pièce : « C’est une méditation de Rossel » confiait Pierre Halet qui joue avec les évocations de la vie du délégué à la guerre, depuis sa cellule de Satory.

Les comédiennes et comédiens de la pièce de théâtre "La Butte de Satory" de Pierre Halet (Photo d'un adhérent des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871
Les comédiennes et comédiens de la pièce de théâtre "La Butte de Satory" de Pierre Halet (Photo d'un adhérent des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871

Quatorze comédiennes et comédiens — cer­tains étaient déjà de l’aventure de 2011 — sont venus de la ville, des bourgs et des villages, dans le vaste territoire du Berry. Ils se sont rassemblés autour de la pièce et ont répété avec conviction et fraternité. La poésie de Pierre Halet se mêle au montage des textes historiques, tirés de la cor­respondance de Rossel avec ses parents ou sa soeur Isabelle (Bella dans la pièce).

Nous retrouvons différents espaces suivant les fonctions des personnages. L’Histoire est là, avec Léo Frankel, Félix Pyat, Eugène Chevreul le natu­raliste, les 3 militaires du conseil de guerre et ce filou de Thiers.

Pierre Halet a donné chair à des personnages de fiction : Marie Légère, symbole de toutes les femmes, Ferraille et Charpente, Gardes nationaux, Flohic, soldat breton... Pièce en 3 parties qui commence le 8 septembre 1871, au conseil de guerre, mais sui­vant la technique narrative du poète, le Mexique, l’été 1870, la reddition de Bazaine sont contés.

Les dialogues et les groupes s’entrechoquent. La deuxième par­tie s’éclaire de scènes de la Commune. La troisième rappelle que la vie scientifique continue, que Rossel exerça des responsabilités diverses pendant la Commune et que la sentence du conseil de guerre est inhumaine. Pour situer les scènes, nous avons inventé le personnage de Didascalie, qui chante aussi la complainte de Rossel, due à l’inspiration de plusieurs auteurs du temps, dont Rochefort et Victor Hugo.

Des publics variés ont pu apprécier cette lecture-passion à l’Avant-scène, théâtre d’Argenton, au lycée Balzac d’Issoudun (classe théâtre) et à la salle de Sainte-Sévère.

La république d’acteurs-conteurs continue sa route en d’autres lieux.

MICHEL PINGLAUT

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