Notre association et son comité de Bruxelles vous proposent, les 14 et 15 octobre prochains, une visite de la capitale sur les traces des communards et du mouvement ouvrier belge.

« Arrivant en Belgique à des époques différentes, tantôt venant d’un autre exil, tantôt échappés des bagnes français, le plus souvent ayant franchi clandestinement la frontière, les communards arrivèrent à Bruxelles avec l’espoir de pouvoir y trouver un havre de paix et surtout d’y employer, qui ses facultés intellectuelles, qui sa profession manuelle  »,

écrivent les historiens belges François Sartorius et Jean-Luc de Paepe : (1)

« La situation était à cet égard favorable. Bruxelles se transformait (…) et quittait son allure provinciale, et encore très souvent médiévale, pour se transformer en une cité "haussmannisée" »,

ajoutent-ils.

Beffroi de la grand place de Bruxelles - Bruxelles 2017
Beffroi de la grand place de Bruxelles - Bruxelles 2017

 

C’est à une visite du Bruxelles des communards que nous vous convions les 14 et 15 octobre prochains.

Le samedi 14 octobre, à 7 h du matin, départ de la place d’Italie en car. Après quatre heures de route, arrivée à Bruxelles et installation à l’hôtel Bedford (hotelbedford.be), situé en plein centre, près de la Grand-Place. Déjeuner à La Fleur en papier doré (goudblommekeinpapier.be/fr), célèbre « estaminet folklorique », fréquenté par Magritte et les Surréalistes, et plus tard parAlechinski et les peintres du mouvement Cobra. Dessins et objets insolites tapissent les murs des trois salles en enfilade. Après le repas, visite des Archives de la Ville de Bruxelles, où une sélection de livres, journaux, affiches et dessins sur la Commune a été spécialement préparée pour nous. A 16 heures, Jef et nos amis du comité de Bruxelles nous convierons à une promenade sur les traces des communards et des militants du mouvement ouvrier belge.

Le soir, rendez-vous à un « dîner solidaire », pour faire plus ample connaissance avec nos amis belges, à la salle Sacco et Vanzetti, près de la Grand Place.

Le lendemain dimanche, grande balade de la place du Grand-Sablon à la place

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Plaque commémorant le premier domicile 
de l’écrivain sur la Grand-Place

du Jeu-de-Balle, où se tient le marché aux puces, appelé « vieux marché » par les Bruxellois. 
Retour à la Grand-Place pour prendre l’apéritif dans l’un des plus beaux édifices de l’architecture gothique de Belgique : l’Hôtel de Ville (construit entre 1402 et 1455). Déjeuner à La Kasbah, un restaurant marocain du centre.

L’après-midi est consacré à la visite de La Fonderie, Musée bruxellois des industries et du travail (lafonderie.be), édifié sur le site de l’ancienne compagnie des bronzes de Molenbeek-Saint-Jean. Créée en 1883, par un collectif d’habitants et d’historiens engagés, La Fonderie a pour objectif de préserver et de faire connaître la mémoire industrielle de Bruxelles et celle, plus générale, du travail sous toutes ses formes.

Puis ce sera l’heure du retour pour Paris, où l’arrivée est prévue autour de 20 h.

Si vous n’êtes pas encore inscrit, vérifiez s’il reste encore des places auprès du secrétariat de l’association, au 01 45 81 60 54 ou par courriel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

JOHN SUTTON

LES COMMUNARDS À BRUXELLES

Environ 2500 proscrits de la Commune résident à Bruxelles et dans ses

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Les galeries du Roi et le passage des Princes 
furent des lieux de rencontre prisés des communards.

faubourgs, entre 1871 et 1880 (date de l’amnistie) (2). Parmi eux, 62 % exercent une profession manuelle, 18 % une profession intellectuelle, 12 % sont dans les affaires, 3 % dans les professions diverses, 2 % sans profession ou rentiers et 3 % de profession inconnue.

Les ouvriers spécialisés proscrits contribuèrent au tracé des boulevards du centre, à la construction du monumental Palais de Justice, de la Bourse et des serres de Laeken. Les communards appartenant aux professions dites « intellectuelles » trouvèrent à s’employer comme « rédacteurs de petits journaux intermittents, acteurs de théâtre, artistes-peintres, chevaliers d’industrie » (3). Ils « formaient à Bruxelles, en 1872-1873, une colonie qui tenait ses quartiers aux galeries Saint-Hubert, à la Grand- Place, à la rue des Bouchers, à la place de la Monnaie, en résumé dans l’étroit quadrilatère où existait une vie nocturne ». Parmi les figures marquantes de la proscription, citons Jules Vallès, arrivé en Belgique en 1879, où il crée les journaux La Rue et La Commune. Son ami Georges Cavalier, surnommé Pipe-en- bois, est arrivé dès 1872. L’anarchiste Elisée Reclus enseignera la géographie à l’Université Nouvelle de Bruxelles jusqu’à sa mort en 1905. Les communards se réunissaient dans les estaminets comme la Taverne Saint-Jean, la Maison des Brasseurs ou la Maison du Cygne, sur la Grand-Place, où Marx a rédigé une partie du Manifeste du Parti communiste, où il a fêté le nouvel an 1848 et où sera fondé le Parti ouvrier belge en 1885.

JOHN SUTTON


Notes

[1] Les Communards en exil, Etat de la proscription communaliste à Bruxelles et dans les faubourgs entre 1871 et 1880. Cahiers bruxellois, 1971

[2] Le Bruxelles des Révolutionnaires de 1830 à nos jours, sous la direction d’Anne Morelli. CFC éditions, 2016

[3] F. Sartorius et J.L. de Paepe, Etat de la proscription communaliste à Bruxelles et dans les faubourgs (1871-1880). Cahiers bruxellois, 1971.

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