La pièce de Jean Pètrement créée en 2009, Proudhon modèle Courbet, a été produite par la troupe du Théâtre populaire de Châtellerault. Elle met en scène l’affrontement idéologique de deux amis, Proudhon et Courbet. Engagement politique, réflexion sur l’art et l’émancipation féminine, sont au menu de ce huis-clos théâtral.

Eugénie Dubreuil et Jean-Claude Sardin devant la toile de fond du spectacle, inspirée de l’Atelier de Courbet
Eugénie Dubreuil et Jean-Claude Sardin devant la toile de fond du spectacle, inspirée de l’Atelier de Courbet - Théâtre de Châtellerault

La troupe a souhaité que cette production soit accompagnée de conférences sur Proudhon et sur Courbet, aussi bien en tant que peintre qu’en tant qu’acteur éminent de la Commune de Paris. L’association locale « Mémoire de la Commune  », s’est chargée de trouver un ou une militant(e) des Amies et amis de la Commune de Paris pour l’animation d’une conférence sur ce dernier thème, le 5 février.

Eugénie Dubreuil, qui signe de nombreux articles dans le bulletin de l’association, s’est trouvée volontaire. Dans le chaleureux théâtre de la Taupanne, lieu d’exercice de la troupe, face à des gradins bien remplis, elle a retracé rapidement le parcours original de Gustave Courbet depuis ses origines franc-comtoises jusqu’à son arrivée à Paris, où il se distingue par sa volonté d’imposer une nouvelle peinture. À l’avènement de la Commune, il s’implique tout de suite, notamment par son investissement comme responsable des Beaux-Arts, puis comme président de la Fédération des Artistes, et comme maire du VIe arrondissement de Paris, où il tente de reloger les habitants des quartiers détruits de la périphérie qui fuient les combats. Puis arrivent les moments difficiles de l’artiste au déclin de la Commune, quand la majorité et la minorité s’affrontent au sujet de la mise en place d’un comité de Salut Public. D’abord condamné à six mois de prison, il aura droit à un deuxième procès et sera condamné à payer la reconstruction de la colonne Vendôme. Ses biens seront saisis et vendus aux enchères. Il doit s’exiler et meurt en Suisse la veille d’honorer le premier versement à l’État français.

Le public n’a pas manqué d’intervenir sur Courbet comme sur la période de la Commune, tant cette période et le rôle de l’artiste sont encore pleins de mystères, donc d’interrogations.

Merci à Eugénie Dubreuil pour son déplacement en terre poitevine, cette terre qui a su donner en son temps quelques individualités pour servir la Commune.

JEAN-CLAUDE SARDIN
responsable de « Mémoire de la Commune »
Mémoire de la Commune de Paris, 6 chemin du Pré Long, 86100
Châtellerault. TPC, Théâtre de la Taupanne, 2 rue de la Taupanne,
86100 Châtellerault.

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