1- VERS LA MINORITÉ (1)
Dans l’ardente participation de Courbet à la Commune, on distingue nettement deux périodes, avant et après le 16 avril 1871. Dès les premières élections, le 26 mars, il s’était présenté et avait frôlé la réussite. Il avait alors simplement continué à travailler à la conservation des œuvres d’art et à leur mise à l’abri des bombardements prussiens, dans la prolongation de son mandat républicain de septembre 1870.
Les réunions de l’Assemblée générale de la Fédération des artistes à peine terminées, Courbet se présente aux élections complémentaires pour les 31 sièges de membres de la Commune rendus vacants par les décès et les démissions. Son programme paraît le 15 avril dans plusieurs journaux, dont Le Rappel :
Nous avons le champ libre aujourd’hui. Par conséquent, abandonnons les vengeances, les représailles, les violences ; établissons à nouveau un ordre de choses qui nous appartienne et qui ne relève que de nous.
Cette position, qui nous paraît pourtant évidente, va l’entraîner dans la minorité pendant la période compliquée de la Commune assiégée par les versaillais. Il est élu le lendemain avec Rogeard, ami de Longuet, qui démissionne aussitôt, le nombre des votants étant inférieur au huitième des électeurs. En conséquenc