Le 18 mars 2016, le XIIIe arrondissement est le lieu de célébration du début de la Commune de Paris. Partant de la station de métro Tolbiac, puis passant par la Place de la Commune, et le local des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871, le parcours se termine devant la Mairie du XIIIe. Lors de ce parcours, il y a six interventions.
Au métro Tolbiac, Roger Martelli souligne l’importance de l’appel, signé par de nombreuses personnalités, pour qu’une station de métro parisien porte le nom de « Commune de Paris ». Aussi ce combat continue-t-il.
Sur l’avenue d’Italie, Marc Forestier raconte l’activité de l’Association Internationale de Travailleurs (AIT) dans le XIIIe arrondissement. Dans l’AIT, nous retrouvons de nombreux blanquistes qui s’engageront dans la Commune. Les internationalistes (Émile Duval et Léo Fränkel, mais aussi Victoire Tinayre et Octavie Tardif), organisés dans le Club républicain démocratique et socialiste du XIIIe, avaient adhéré en bloc à l’AIT dès le 25 novembre 1870, et défendaient une République démocratique et sociale dont nous retrouvons l’embryon dans la Commune.
Place à la poésie à l’angle de la rue du Moulinet et de la rue du Moulin-des- Prés, non loin du square Verlaine. Jean-Louis Robert intervient pour nous dire que « Verlaine ne fut pas seulement un poète méconnu de la révolte ; il fut aussi un vrai communard ». Dans ses souvenirs, rédigés vingt ans après la Commune, Verlaine nous dit : « La Commune de 71, qui a bien valu celle de 93, plus pure, plus faible, donc plus admirable (voir le vrai sens du mot qui serait épatante) n’est peut-être pas si morte que ça. »
Place de la Commune, c’est l’occasion pour Françoise Bazire d’évoquer le grand rôle de Walery Wroblewski dans la défense de la Commune. Le 12 août 1908, Édouard Vaillant écrit dans L’Humanité : « C’est pendant l’exil à Londres que j’ai pu le voir, le connaître et apprécier toute sa valeur. Et combien alors, j’ai regretté que sa modestie, le retenant toujours éloigné de l’Hôtel de Ville, on n’y ait pu reconnaître à temps que c’était à lui qu’aurait dû être confiée la direction militaire générale de défense ».
Puis, naturellement, boulevard Blanqui, place à « l’Enfermé ». C’est devant le lieu où il mourut en janvier 1881 (au numéro 25), que Marc Forestier évoque l’influence révolutionnaire de Blanqui dans la Commune et au-delà. Il souligne que le XIIIe est véritablement une « terre blanquiste » et termine par un poème d’Eugène Pottier qui témoigne : « Ce combattant, passant de la geôle au cercueil, du fond de son silence, il dit : Ni Dieu, ni maître ».
Pour terminer notre parcours nous faisons « place aux élus » devant la Mairie du XIIIe où Jean-Pierre Theurier nous parle des trois ouvriers et de l’employé élus de l’arrondissement à la Commune : Léo Meilliet, Jean-Baptiste Chardon, Léo Fränkel, et Emile Duval. Il souligne l’action, notamment militaire, et l’influence, dans l’œuvre sociale de la Commune par exemple, de ces communards particulièrement militants.
Par ailleurs, Jean-Pierre Theurier rappelle que l’assassinat d’Émile Duval au Petit-Clamart, le 4 avril, sur ordre du Général Vinoy, avait soulevé l’indignation des communards. En apposant aujourd’hui une plaque « Place Emile Duval » nous reprenons ainsi la décision de la Commune, qui, sur proposition de Léo Fränkel, décrète le 17 avril 1871, que « la place d’Italie, située dans le XIIIe arrondissement, s’appellera dorénavant place Duval ».
Finalement, intervient avant la pose de cette plaque le maire du XIIIe, Jérôme Coumet. Il rappelle les actions de la mairie en faveur de la mémoire de la Commune, en particulier l’inauguration de la rue Léo Fränkel l’année dernière. Le maire souligne aussi l’action de notre association, notamment en faveur d’une station de métro parisien « Commune de Paris 1871 » qu’il appuie.
Vive la place Duval ! Vive la Commune !
MARC LAGANA