Dans une lettre adressée à Agenor Bardous, datée du 19 juin 1871, Flaubert raconte sa journée au procès des Communards :

« Le spectacle d'hier m'a écœuré! Quels êtres ! Quels piètres monstres ! Mais quelle bonacité que celle des tourlourous qui les jugent ».

Caricature de Flaubert par Gill (source Les Amis de Flaubert – Année 1964 – Bulletin n° 25 – Page 41)
Caricature de Flaubert par Gill (source Les Amis de Flaubert – Année 1964 – Bulletin n° 25 – Page 41)

Flaubert s'est effectivement rendu à Versailles le jeudi 8 juin. Mais ce n'était pas pour assister à un procès :

« J'étais à Versailles le jour de l'abrogation des lois d'exil et j'ai vu beaucoup de monde ».

Il prévoit d'y retourner le jeudi 15 juin, mais ce déplacement n'est pas confirmé. Il l'annonce dans une lettre à George Sand du dimanche 10 ou 11 juin, mais n'y fait aucune allusion dans les lettres immédiatement postérieures.

Il y est de nouveau le jeudi 10 août, ainsi qu'il l'annon­ce à sa nièce la veille :

« Je me livrerais à cette distraction (se faire enlever une dent) demain, si je n'avais un billet d'entrée pour le conseil de guerre. J'irai donc demain à Versailles, afin de voir quelques-unes des figures de la Commune ».

C'est ainsi la première fois qu'il assiste au procès des Communards.

Dans sa lettre à Caroline (sa nièce) il indique avoir un « billet d'entrée pour le conseil de guerre ». Ce billet, sorte de laissez-passer lui a visiblement été fourni par Bardoux, et il le lui retourne :

« Voici ton billet. Tu peux en avoir besoin. Et je te le restitue ».

Gustave Flaubert (1821-1880)
Gustave Flaubert (1821-1880)

Il rentre à Croisset le 16 août, non sans avoir passé quelques jours à Saint-Gratien chez la Princesse Mathilde ... Enfin, pour conclure ce florilège, citons ces extraits d'une lettre adressée à George Sand en date du 7 octobre 1871 :

« L'instruction publique ne fera qu'augmenter le nombre des imbéciles ... ( ...).

Le suffrage universel tel qu'il existe est plus stupide que le droit divin ... ( ...).

L'instruction primaire nous a donné la Commune ».

Jean-Marc Lefébure

Sources Bulletin n° 14 des Amis de Flaubert et de Maupassant. Rouen.

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