Quelle crise ? Pas pour les grands patrons si l’on pense au directeur général de la BNP qui a touché 2,47 millions d’euros au titre de l’exercice 2009. Ni pour les 834 contribuables dotés d’un patrimoine supérieur à 15,5 millions d’euros qui se sont partagé au titre du bouclier fiscal 307 millions d’euros.

La crise n’a pas commencé en 2008 pour ceux qui touchent un salaire moyen de 1500 euros par mois.

Depuis plus de dix ans, on assiste à un infléchissement du partage des richesses au détriment des salariés. L’exonération des charges sociales dédouane l’employeur de sa responsabilité de co-financer la protection sociale au travers d’un report de ce financement sur la collectivité. En 2006, 19,5 milliards d’euros d’allègements de cotisations sociales ont été accordés. Les exonérations de cotisations sociales sur l’intéressement et la participation représentaient à eux seuls en 2005 un manque à gagner pour l’État de 5,2 milliards d’euros, soit plus de la moitié du déficit de la Sécurité sociale.

Depuis 2002, on assiste à un ralentissement sensible des évolutions des salaires alors que dans le même temps, les revenus de la propriété ont connu une progression soutenue. Les salaires n’augmentent pas à contrario des loyers. Le logement est devenu le premier poste du budget des ménages. De plus, les revenus du patrimoine ont dans la plupart des cas un régime fiscal dérogatoire au droit commun de l’impôt progressif. 29% des ménages à bas revenus ont des difficultés pour payer leur loyer et 10% sont en situation d’impayés.

On assiste à une forte baisse du nombre de chômeurs indemnisés alors que le chômage augmente. Les laissés pour compte restent surtout les jeunes de 25 ans. Les primo demandeurs d’emplois sont exclus du RMI La prestation de solidarité leur avait été supprimée en 1992. Ils viennent d’être exclus du revenu de solidarité active, le RSA. Comment peut-on demander à des seniors de travailler plus alors que le patronat ne cesse de délocaliser et de licencier ?

On cherche à limiter le champ des négociations sur les retraites à quelques paramètres. Elle ne devrait être qu’un aspect d’une vaste politique sociale de solidarité. Revenons aux valeurs défendues par la Commune.

DANIEL SPASSKY

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