LA BARRICADE
Les actes du colloque sur l'histoire de la barricade ont été récemment publiès. De nombreux participants français et étrangers ont exposé les différentes conceptions de la barricade, des origines aux journées de mai 68.
En ce qui concerne plus particulièrement la Commune, on retiendra la biographie chaleureuse de Napoléon Gaillard, directeur général des barricades, par Raymond Huard.
L. Godineau a célébré La Barricade de Mai 1871 chez Jules Vallès, vibrant hommage au peuple parisien qui fait de ce « bivouac de la Révolution » un lieu de fraternité entre blousiers et redingotiers.
Dans La Lutte finale des barricades de Robert Tombs, on retrouve un des thèmes controversés, développés dans son dernier ouvrage La Guerre contre Paris (En dépit de quelques allégations discutables, ce livre est une des premières tentatives d'étude sérieuse des forces militaires en présence.). L'auteur affirme que, dans la dernière semaine de Mai :
« Il n'y a pas, en réalité, de soulèvement populaire devant lequel chacun défend sa rue, jusqu'à la dernière cartouche. ».
Il semble bien que l’âpreté des combats dans Paris inflige plus qu'un démenti à Robert Tombs. Pour conclure, s'il remet en question l'efficacité révolutionnaire de la barricade, il lui conserve cependant son rôle de « symbole de révolte et mémorial de sacrifice. ».
La Barricade des femmes, d'Alain Dalotel, met en valeur un aspect original de la barricade de 1871 : la participation active des femmes dans le combat révolutionnaire.
Déterminer le nombre exact des femmes ayant combattu sur les barricades est un calcul impossible. Donc, rien de surprenant s'il existe des divergences entre les chiffres avancés par Lissagaray, dans Les huit journées de Mai, ouvrage écrit lors des lendemains convulsifs de la sanglante défaite, et les chiffres énoncés dans son Histoire de la Commune, de 1876. Avec le recul, il a pu confronter les témoignages des survivants et apporter les rectifications nécessaires.
Sous l'impulsion d‘Élisabeth Dmitrieff et de Nathalie Lemel, les ouvrières de la capitale, organisées dans l’« Union des Femmes pour la défense de Paris », furent l'âme ardente de la Barricade de 1871.
Les Versaillais tentèrent vainement de transformer les vaillantes combattantes de la Commune en mégères pétroleuses, mais la postérité ne retint que leur héroïsme légendaire.
Marcel Cerf
Actes du colloque, LA BARRICADE, Éditions de la Sorbonne, 1997.
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L'OR DES ABBESSES
Ce roman policier de la série « Le Poulpe », dont on connaît le succès, prend la source de son suspense aux derniers jours de la Commune.
L'auteur donne des Communards pendant et après la Commune une image plutôt favorable et sympathique. Le côté polar est respecté. Après tout, réhabiliter ce moment d'histoire dans des genres populaires n'est pas sans intérêt.
Raoul Dubois
Gérard Delteil, L’or des abbesses, Collection Métro Police, Édition de la Voûte, 1997