Louise Michel aurait été heureuse de savoir qu’une Mission d’inventaire des objets kanak conservés dans les musées du monde a été créée. Elle avait collecté des récits kanak*, elle avait soutenu la révolte de 1878, alors que la majorité des déportés était pour la répression, mais personne ne pensait qu’il y avait un art kanak à sauver. Pourtant des voyageurs ont ramené divers objets qui ont fini par se trouver éparpillés dans plus d’une centaine de musées français et mondiaux.
Cette idée d’un inventaire est venue d’une rencontre de Roger Boulay avec Jean-Marie Tjibaou, chef du gouvernement de Nouvelle-Calédonie en 1979. Depuis, l’inventaire a progressé et 3 000 dessins aquarellés illustrent les objets recensés de par le monde avec l’aide d’Emmanuel Kasarhérou, devenu président du musée du Quai Branly-Jacques Chirac.
Cette petite mais nécessaire exposition montre quelques-uns des croquis réalisés par Roger Boulay ainsi que quelques objets du quotidien et des épis de faîtage de cases kanak, mais surtout des vidéos des protagonistes de cette recherche en vue d’une restitution qui, n’en doutons pas, arrivera un jour à Nouméa, capitale de la Nouvelle-Calédonie.
Eugénie Dubreuil
*Kanak, en hawaïen, veut dire « être humain ».
Carnets kanak. Du 4 octobre 2022 jusqu’au 12 mars 2023, Musée du Quai Branly-Jacques Chirac (du mardi au dimanche ; entrée 12 euros, gratuit le premier dimanche du mois).