Par hasard — mais pas tout à fait, à cause du sujet —, nous nous sommes retrouvés à un spectacle du off en Avignon, pour la pièce Louise Michel, la Louve . Un texte d’Alain Duprat, mis en scène par Emmanuel Desgrées du Loû, superbement interprété par Clémentine Stépanoff. C’était au théâtre Au Vieux Balancier , à quelques mètres de la rue... Thiers.
Belle revanche ! L’actrice est seule en scène, en robe, semblable à celle de la photo d’Appert. Nous sommes le 18 janvier 1886, Louise sort de prison et organise un meeting. Le quatrième mur du théâtre n’existe pas : nous sommes devenus spectateurs-militants. L’auteur est fidèle à l’histoire (1). Nous nous sommes rencontrés, Alain et Michel, après le spectacle, avec l’actrice et le metteur en scène. Devant la qualité du spectacle, un courriel de félicitations a été envoyé, en confirmation de satisfaction.
M. P.: « Revêtu du t-shirt du spectacle, à la fête de L’Humanité , j’ai rencontré une amie de l’actrice qui a été heureuse de cet hommage vestimentaire ».
Dans un autre lieu, rue Ledru-Rollin, au théâtre des Barriques , autre spectacle sur la Commune et Louise Michel : Cabaret Louise . Spectacle plus débridé. Il s’agit d’un inventaire des révoltes, 50 ans après mai 68, retracées par Régis Vlachos, avec Charlotte Zotto et l’auteur lui-même. Hommage à Louise Michel qui se révolte contre Ferry et Thiers, mais qui rappelle son amour pour Théophile Ferré. Mise en scène de Marc Pistolesi. Clowneries, à la manière de Shirley et Dino, chansons, personnages multiples pour évoquer aussi Arthur Rimbaud, Hugo... Léo Ferré, Louise Attaque et même Johnny. Nous assistons à des colères voulues dans le couple d’acteurs Louise Michel-Théophile Ferré, auxquelles se mêle la régisseuse Johanna Garnier. L’esprit de la Commune et de mai 68 sont bien là.
Cette pièce a été reprise en septembre dernier à Paris aux Funambules de Montmartre (2).
ALAIN JOLY ET MICHEL PINGLAUT