Pour mieux connaître l’histoire de la Commune de Paris, ses origines, son oeuvre, ses enjeux politiques et sociaux, la mairie du IIIe a souhaité, à la faveur du dévoilement de la plaque en l’honneur des élus de la Commune en 1871 dans leur arrondissement, présenter durant deux semaines, notre exposition générale sur la Commune ainsi que celle thématique sur la Commune et les Femmes, et enfin, la tenue d’une conférence de notre présidente d’honneur, Claudine Rey.
Notre association est conviée ce 13 novembre 2014 à l’inauguration de la plaque des élus de l’arrondissement en 1871, ayant fait office de maires lors de la Commune de Paris.
Cette plaque permet d’honorer les hommes élus le 26 mars 1871 qui ont permis la réalisation dans l’arrondissement d’une école élémentaire, de l’octroi de fournitures gratuites auprès des instituteurs, démontrant ainsi qu’on peut se passer de la religion dans l’enseignement ; la fin de l’aumône et pouvoir enfin soulager la misère du peuple par la suppression des maisons de secours et leur reprise par les services de la mairie ; un bureau de travail en mairie permettant de centraliser les propositions de travail ; les droits et la reconnaissance des femmes légitimes ou non des gardes nationaux et bien d’autres réalisations.
L’inauguration se poursuit par le vernissage de l’exposition au 1er étage et le discours d’Yves Peschet, maire adjoint en charge de la mémoire et des anciens
combattants, qui rappelle le contexte et les grandes lignes de l’action communarde.
Puis vient la prise de parole de Sylvie Pépino, responsable de la commission Patrimoine de notre association, remerciant les édiles du IIIe de nous accueillir, ce soir, dans cette maison commune, pour honorer les communards, élus démocratiquement le 26 mars 1871 : Antoine Arnault participe à la commission des relations extérieures. Antoine Demay est à la commission de l’enseignement présidée par Édouard Vaillant. Clovis Dupont est membre la commission du travail que préside Léo Fränkel. Jean Louis Pindy est membre de la commission militaire.
Ils sont les représentants de ce peuple de Paris qui a résisté pendant les quatre mois du siège prussien, de septembre 1870 à janvier 1871, aux bombardements, à la famine, aux épidémies.
Une vie foisonnante anime le IIIe arrondissement, à travers les clubs. Ces clubs populaires s’installent dans les églises où les assistants, nombreux, sont largement dominés en nombre, par les femmes. Pas moins de quatre clubs dans cet arrondissement : Club Molière, Club Saint Nicolas-des-Champs, Club Elisabeth, Club de l’Union républicaine centrale à l’école Turgot.
Des arrêtés furent pris dans cet arrondissement : les bons de pains remplacés par des cartes personnelles ; ouverture à la mairie, d’un bureau de placement pour les ouvriers boulangers ; création de dix fourneaux communaux et d’une pharmacie communale ; possibilité de bénéficier des consultations médicales gratuites à la mairie ; création d’une maison des orphelins avec une instruction morale et libre avec des professeurs laïques.
L’Association Internationale des Travailleurs s’installe le 8 janvier 1865, au 44 rue des Gravilliers (IIIe arr.), puis à partir de l’été 1869, au 6 rue de la Corderie (aujourd’hui 14). Y siégèrent : la Chambre fédérale des Sociétés ouvrières, le Conseil fédéral des sections parisiennes de l’Association Internationale des travailleurs, le Comité central des 20 arrondissements et le Comité central de la Garde nationale.
Je cite Jules Vallès dans L’Insurgé :
« Regardez bien cette maison…voici le nouveau parlement… la Révolution en habit d’ouvrier ».
Nous tenons à remercier la municipalité d’avoir attribué à deux places proches de la mairie les noms de : Élisabeth Dmitrieff, membre de l’Internationale, remarquable organisatrice, et de Nathalie Le Mel, elle aussi membre de l’Internationale, et compagne de combat d’Eugène Varlin. Il est important que, dans chaque mairie d’arrondissement, des plaques telles que celle-ci rappellent à tous les citoyens, le combat de ces hommes et ces femmes. Nous attendons avec impatience que la plaque qui rappelle la présence de la Commune de 1871 à l’Hôtel-de-Ville de Paris soit inaugurée.
En 72 jours, les élus de la Commune et la population de Paris ont réalisé une œuvre démocratique, sociale, culturelle et humaniste, considérable qui peut éclairer encore, par sa modernité, les luttes d’aujourd’hui. La clôture musicale est assurée par Malène et Fanchon qui avec leur talent habituel nous invitent à reprendre des chansons de la Commune.
CHARLES FERNANDEZ