Quatre nouvelles initiatives ont conclu le cycle « Commune de Paris 1871 » dans la ville d’Issoudun dans l’Indre. En quasi-clôture d’un mois d’expositions qui ont connu un encourageant succès, c’est à nouveau à la médiathèque, le 25 juin, que, devant plus de soixante personnes, Jean Annequin, co-président du Comité berrichon, a évoqué, archives à l’appui, l’histoire de Marie Mercier, l’issoldunoise de la Commune.
Marie, née en 1850, femme du peuple, a vécu dans une ville provinciale républicaine. Son union libre avec Maurice Garreau, directeur de la prison de Mazas, sa rencontre avec Victor Hugo en exil, sa fin de vie misérable ont témoigné de ses libres choix de vie.Les iconographies présentées alternèrent vues locales et traces personnelles. Le conférencier, en présentant ses sources, souligna l’importance des archives locales et celle, centrale, de la brochure de Marcel Cerf, le grand historien de la Commune, consacrée à Marie à partir de 1871. En prolongement, le bulletin annuel de l’association des Amis du Vieil Issoudun a publié une longue reprise synthétisée, accompagnée d’images communardes.
Le 13 octobre, dans l’amphithéâtre de l’IUT bien rempli, c’est l’Université du Temps Libre qui accueillait le même conférencier sur le thème de « Issoudun, l’Indre et la Commune de Paris : histoire et destins. » Le sujet a permis cette fois-ci de mettre en lumière à la fois l’histoire du département et de la ville d’Issoudun sous la Commune, mais aussi les plus de 450 natives et natifs de l’Indre engagés dans la capitale au printemps 1871, dont au moins quarante-cinq de l’arrondissement d’Issoudun (deux femmes), et parmi eux trente-neuf de la ville même. Leur étude analytique a permis de les faire sortir de l’oubli, but essentiel des recherches entreprises.
Le lendemain, vendredi 14 octobre, se déroula l’inauguration officielle d’un Espace dédié à Marie Mercier : « Marie Mercier Issoudun 1850 - Paris 1921, citoyenne de la Commune de Paris 1871 », situé place de la Maison des associations, juste en contrebas de la rue qui l’a vue naître, la rue Beaumont : ce, en présence de M. Laignel, maire ; de Mme Jane-Marie Candé, adjointe aux associations culturelles et au tourisme, lien précieux avec la municipalité pour tout le cycle ; de Jean-Pierre Theurier représentant l’Association nationale et soutien ; de Jean Annequin et Michel Pinglaut, co-présidents du comité berrichon. Malgré la pluie, plus d’une quarantaine de personnes – élu(e)s, ami(e)s, habitants des rues proches invités – étaient présentes. Une magnifique grande plaque bleue honore aujourd’hui Marie Mercier et la Commune de Paris dans la ville. Le co-président de l’Indre, dans son intervention, insista sur la portée de l’événement, tant pour l’histoire que pour la mémoire, acte public rendant justice à une injustice et dédia cet Espace Marie Mercier à toutes les anonymes de la Commune, femmes du peuple, qui se sont sacrifiées pour notre bonheur commun. Monsieur le Maire exprima sa fierté de voir une citoyenne de la commune et de la Commune être ainsi honorée, trouvant le choix naturel et terminant à nouveau par les magnifiques vers de Rimbaud, « les mains de Jeanne-Marie », symbole de la Marie issoldunoise. Le pot qui suivit fut tout empreint de convivialité. Ce cycle complet et pleinement réussi, dans une ville sensible hier et aujourd’hui à son passé, a contribué véritablement à faire œuvre d’histoire sur une période occultée et à fixer une mémoire durable et parlante dans le temps.
JEAN ANNEQUIN