En septembre 2015, plusieurs dizaines de personnalités ont publié une pétition demandant qu’une station du métro parisien porte le nom de « Commune de Paris 1871 ». Cette demande a reçu le soutien appuyé de la population parisienne, de multiples collectivités et d’élus. Le Conseil de Paris, en particulier, a proposé le 15 décembre 2015 que la station de Belleville reçoive désormais le nom de « Belleville-Commune de Paris 1871 ». Plusieurs Conseils d’arrondissement, dont ceux du XXe et du XIe s’étaient préalablement prononcé dans le même sens.
Notre association s’est réjouie de cette conjonction. Pourquoi l’événement majeur de l’histoire parisienne nationale serait-il une référence à l’échelle mondiale et persisterait à être absent d’un réseau métropolitain dont la nomenclature est un condensé de l’histoire de la capitale ?
La RATP a fait savoir que cette proposition de la mairie de Paris était irréalisable, au motif que le changement de nom de la station Belleville risquait de perturber les usagers du métro. L’argument ne nous a pas convaincu : de nombreuses stations ont changé de nom sans que cela provoque le désespoir des usagers et la confusion des flux souterrains.
Or la presse nous apprend, par la bouche de la Présidente de région et Présidente du Syndicat des Transports de l’Ile-de-France, Madame Valérie Pécresse, que la station Europe va être débaptisée pour devenir Europe-Simone-Veil. L’immobilité dans la nomenclature n’est donc pas une fatalité : bonne nouvelle ! Mais cela signifierait-il qu’il y a deux poids et deux mesures, qu’il est des personnalités légitimes et des événements tabous ? Nous voilà renvoyés aux antipodes de la résolution votée le 29 novembre 2016 par l’Assemblée nationale. Les députés ne se sont pas alors contentés de réhabiliter les communardes et communards victimes de l’atroce répression versaillaise : ils ont réaffirmé la nécessité de faire connaitre la réalité de la Commune et de promouvoir ses valeurs.
Est-il une composante de la responsabilité publique qui peut se dispenser de mettre en œuvre cette résolution ? Pour notre part, nous ne pouvons nous satisfaire de la réponse négative adressée à la demande des autorité parisiennes. Nous ne sommes pas des partisans du tout ou rien. Tout ce qui, même modeste (plaque, panneau historique…) met en valeur la Commune recevra notre soutien et même notre concours actif.
Mais le plus juste, à nos yeux, est d’aller dans le sens des exigences publiquement et largement exprimées : une station de métro parisien doit recevoir le nom de « Commune de Paris 1871 ». Toute réponse dilatoire serait, d’une manière ou d’une autre, en deçà de la volonté proclamée par la représentation nationale. À quelques encablures du cent-cinquantenaire de l’événement communard, ce serait un très mauvais signe donné à l’opinion.
Amies et Amis de la Commune de Paris 1871