Le 3 mai dernier, l’association a organisé un concert sur les traces de Francisco Salvador-Daniel, fruit d’un long travail de recherches mené par notre talentueuse et pétillante artiste musicienne et interprète Audrey Payelle. Rassemblés en petit comité à l’Espace Ochoa de la Rue Richard-Lenoir dans le 11e arrondissement, nous avons eu le plaisir de découvrir, à travers cette itinérance musicale, un répertoire de treize mélodies de Francisco Salvador-Daniel, interprétées finement par Audrey qui a su, par son doigté au piano conjugué à sa voix lyrique, plonger l’auditoire dans l’oeuvre de ce compositeur et ethnomusicologue trop peu connu.
Ami de Gustave Courbet, membre de la commission des Arts, signataire de l’Affiche rouge du 6 janvier 1871, élu de la Commune dans le 6e arrondissement, il a été fusillé pendant la Semaine sanglante par la répression versaillaise alors qu’il commandait la barricade dressée à l’angle de la rue Jacob et de la rue Bonaparte. Il n’avait que quarante ans.
L’oeuvre musicale de Francisco Salvador-Daniel se démarque par ses nombreuses mélodies inspirées de l’Orient et particulièrement du Maghreb où il a passé plusieurs années, et transcrites pour le chant et le piano qui caractérisent une musique européenne de salon très en vogue au XIXe siècle. En 1863, il publie un ouvrage éclairant intitulé La musique arabe, ses rapports avec la musique grecque et le chant grégorien.
Les chansons mauresques d’Alger et de Tunis jouées et chantées par Audrey lors du concert, intitulées Yamina, Ma gazelle, Soleïma, Le ramier, Chebbou-Chebbam, Heuss Ed-Douro, ou encore les chansons kabyles Stamboul, Le chant de la meule, Zohra, Klaâ Beni Abbès, sans oublier La villanelle maltaise. Margueritte et la vieille chanson des maures d’Espagne L’ange du désert, font référence à des femmes et amours perdus, des lieux, des styles empruntés aux chansons et aux musiques traditionnelles algériennes, tunisiennes et kabyles.
D’autres concerts devraient être organisés dans les prochains mois. Les dates ne sont pas encore définies mais vous pouvez d’ores et déjà contacter l’association par téléphone ou par courriel pour vous préinscrire car les places sont limitées.
MARIE PIAN
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