Pour la troisième année consécutive, les Amies et Amis de la Commune étaient présents aux Rendez-Vous de l’Histoire de Blois, dont le thème était « Partir ». Près de 1 000 intervenants ont pendant trois jours décliné ce thème dans toutes ses dimensions. Pour ce qui nous concerne, l’exil politique justifiait à lui seul notre présence.
Celle-ci s’est d’abord traduite dans un stand, où se sont relayés 17 amies et amis tout au long de ces trois jours. Nous avons pu présenter nos activités et nos productions, faire quelques adhésions et nouer des contacts fructueux.
Tel celui avec ces enseignants de Haute-Savoie qui recherchent les moyens d’enseigner la Commune dans leurs classes ; ou avec ce Bâlois qui nous a proposé un article sur la genèse du Drapeau Rouge pendant l’exil suisse de Paul Brousse. Notre présence a été saluée par Marc Gricourt, maire de Blois, qui nous a remerciés d’être là. Ou par Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, accueilli sur le stand par Sylvie Pepino, qui a pu échanger avec lui sur les oubliées de la Commune et celles de la Grande Guerre.
Notre présence s’est concrétisée aussi, le samedi soir, dans la présentation d’un « Cabaret Pottier » au Théâtre Monsabré. Pendant près d’une heure et demie, c’est un spectacle à trois voix auquel nous assistons : Jean-Pierre Theurier, en narrateur, déroule l’itinéraire de Pottier, acteur de trois révolutions, élu du IIe arrondissement sous la Commune, exilé ensuite en Angleterre puis aux États-Unis ; Michel Pinglaut, en barde, déclame des poèmes de Pottier (Quel est le fou ?, La grève des femmes, La toile d’araignée, etc.) ; alternant avec Françoise Bazire qui interprète des chansons, célèbres ou moins (Jean Misère, Quand viendra-t-elle ?, Le moblot, L’insurgé, Elle n’est pas morte)… La bonne surprise est aussi dans la salle : près de 120 personnes ont pris place dans le théâtre qui est comble.
On ne pouvait évidemment pas se quitter sans chanter L’Internationale. Françoise Bazire avaitouvert le spectacle avec une Internationale chantée, comme c’était le cas lors de sa création, sur l’air de La Marseillaise. Pour clore la soirée, toute la salle reprit la version que nous connaissons, et qui est, comme l’a rappelé Jean-Pierre Theurier, la chanson française la plus connue au monde, et même bien au-delà, puisque les Soviétiques envoyèrent un exemplaire de L’Internationale sur la Lune, ce qui en fait donc la première chanson intersidérale…
Michel Puzelat