Dans le n°531 de la Raison mensuel de la Libre Pensée, il faut signaler le très bel article de Madeleine Vincent, Une femme dans la Commune de Paris, André Léo.
Les articles d’André Léo dans La Sociale, pendant la Commune, sont remarquables sur le plan littéraire et politique ; en voici quelques titres : Toutes avec tous, Pas de conciliation, Les soldats de l’Idée, La Révolution sans la femme, riposte ferme et résolue à la misogynie du général Dombrowski.
Femme de lettres injustement oubliée, mais journaliste appréciée, André Léo est hostile à toute doctrine autoritaire. Elle collabore cependant à La Sociale où écrivent les jeunes blanquistes de tendance hébertiste du Père Duchêne. Alors que cette cohabitation paraissait absolument impossible, il va s’instaurer une aimable tolérance entre deux conceptions opposées.
Dans un superbe discours au congrès de la paix à Lausanne, le 27 septembre 1871, André Léo dénonce, avec son grand talent, la terreur tricolore exercée contre la Commune. Certes, elle fustige aussi trop partialement « la stupide incapacité » de la majorité de la Commune, ce qui l’entraîne dans une injuste diatribe contre deux membres de cette majorité qui ont donné leur vie à la révolution. Néanmoins, son discours est un vibrant hommage à la Commune de Paris. On commence à reconnaître que, parmi les féministes et révolutionnaires de la seconde moitié du XIXe siècle, André Léo occupe la première place.
MARCEL CERF
Sources :
Sur le site des Amies et Amis de la Commune 1871 - Une grande figure méconnue : André Léo (1824-1900) Sous l’Empire et sous la Commune
La Révolution sans la femme, article d'André Léo dans La Sociale du 8 mai 1871 (source Gallica/Bnf)
Le blog de Gallica : André Léo, la communarde