Les 8 et 9 novembre 2016, la seconde vente de livres de la bibliothèque de Pierre Bergé a eu lieu à l’Hôtel Drouot. 

Lors cette vente de 385 lots, éditions originales et premiers tirages de livres anciens, figuraient des livres de personnalités de la Commune dont Jean-Baptiste Clément, Chansons (1885), avec un autographe à Nadar ; Gustave Courbet, Les Curés en goguette (1868), une brochure anticléricale illustrée par Courbet ; Louise Michel, Légendes et chants de gestes canaques (1885), textes rédigés en 1873 lors de sa captivité, avec une préface de Henri Rochefort ; Eugène Pottier, Chants révolutionnaires (1887), première publication de L’Internationale, année de la mort de Pottier ; Jules Vallès, Le Bachelier(1881), avec un autographe à Alphonse Daudet.

Le 10 novembre 2016, lors de la vente à Drouot de photographies anciennes et modernes, des clichés concernaient la Commune : des photographies de Bruno Braquehais, Barricades de la rue de Castiglioneplace Vendôme, 1871, cliché célèbre de 43 communards dont certains ont le visage flouté ; Colonne Vendôme à terreBarricades de la rue Royale, Paris mai 1871  ; Barricades du quai Pelletier et du Pont d’ArcoleHôtel-de-Ville de Paris, mai 1871.

Barricade de Castiglione, rue de Rivoli, 1er arrondissement, Paris. - Photographe Braquehais  (source : © Musée Carnavalet – Histoire de Paris)
Barricade de Castiglione, rue de Rivoli, 1er arrondissement, Paris. - Photographe Bruno Braquehais  (source : © Musée Carnavalet – Histoire de Paris)

 

Un texte du catalogue, extrait de la Revue de l’ENA Mensuel(décembre 2003), évoque la « haine incroyable  » des écrivains et intellectuels français à la «  seule exception, et encore », de Victor Hugo, dont la position a évolué face à la répression. Face à eux, un homme seul, Karl Marx qui « a bâti une légende héroïque ».

Le prix de vente des photographies, toutes vendues, a été généralement plus élevé que celui des livres. Ainsi le livre de Louise Michel mis à prix 2000-3000 € a été vendu 2000 € et la photographie de Braquehais des barricades de la rue de Castiglione mise à prix 600-800 € a été vendue 4000 €. Quant au livre de Pottier mis à prix 1000-1500 €, il n’a pas trouvé acquéreur.

UNE EXPOSITION AU JEU DE PAUME

du 18 octobre 2016 au 15 janvier 2017, sur le thème des Soulèvements, regroupait des « images de tous temps, depuis Goya jusqu’à aujourd’hui et de toutes natures : peintures, dessins ou sculptures, films ou photographies, vidéos, installations, documents...  »

Dans cette exposition figuraient Gustave Courbet, Révolutionnaire sur une barricade ; Projet de frontispice pour le Salut Public (1848) ; Première page du Salut Public (2e numéro) ; une affiche de la Commune, Élection de la CommuneGustave Courbet candidat du VIe arrondissement, scrutin du 16 avril 1871  ; un tableau de Jules Girardet, La Colonne Vendôme après sa chute, 1871 ; un tableau d’Edouard Manet, Guerre civile, 1871 ; une lithographie d’Eugène Disdéri, Insurgés tués pendant la Semaine sanglante de la Commune, 1871 (célèbre cliché controversé de communards dans leurs cercueils).

Un journaliste évoquant cette «  exposition fleuve  », « base de données de la subversion  », a titré son article « Jeu de Paume : Place aux désordres », sorte de référence à l’exhortation finale de l’affiche de début janvier 1871 : « Place à la Commune ! ».

ALINE RAIMBAULT

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